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Planète Foot #2 - Hélène Fercocq

31 juillet 2024 Ambassadeurs
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Football Ecologie France lance "Planète Foot", une série d'interviews avec des personnalités du football pour discuter sport, écologie et enjeux sociétaux. Pour ce deuxième numéro, Hélène Fercocq, fraichement arrivée du côté de l'EA Guingamp et ambassadrice de notre association, nous a fait le plaisir de répondre à nos questions. Football et JOP, évolution du football féminin et réflexion sur les sujets environnementaux et sociétaux, Hélène Fercocq nous livre ses impressions ! 

La FFF s’est récemment engagée aux côtés de Football Ecologie France et d’autres acteurs pour accélérer la transition écologique du football. Comment accueilles-tu cette nouvelle ? 

 

HF : C’est une superbe nouvelle ! La FFF reste l’institution la plus importante de France et c’est de bonne augure. Certains districts et ligues avaient déjà commencé à avancer sur le sujet de l’écologie mais ils n’ont pas l’aura que peut avoir la Fédération à l’échelle nationale. C’est un partenariat qui peut faire bouger les lignes, ils ont un réseau conséquent. D’un point de vue communication c’est génial et j’espère sincèrement que ça mène vers des actions concrètes.

 

Les Jeux Olympiques et Paralympiques démarrent. Les équipes de France de Football arrivent avec des ambitions devant leur public. Que penses-tu des chances de nos équipes ? Un pronostic ? 

 

HF : Je suis totalement derrière nos deux équipes ! Déjà, il faut savoir que je suis une grande fan de Thierry Henry, depuis toujours. Depuis qu’il est à la tête des Espoirs, je regarde à fond, même les matchs amicaux. En parallèle, j’ai pas mal d’amis dans l’équipe féminine et aussi des adversaires que je connais bien donc forcément, je vais suivre attentivement le parcours des deux équipes de France.

Côté pronostic, je souhaite à l’équipe féminine d’aller en finale, d’autant que j’ai un billet pour assister à la finale du Football féminin alors forcément, ce serait encore plus fou si ça pouvait être l’équipe de France en finale.
Chez les hommes, sur le papier il y’a une belle équipe mais qui, je pense, manque d’expérience… Jouer devant son public, c’est un poids et il faut se rappeler que pour beaucoup, c’est relativement nouveau de jouer dans des stades avec autant de personnes comme on a pu le voir au stade Vélodrome. On vise une médaille pour les deux !

 

Les événements mondiaux de ce type sont d’ailleurs des moments permettant de mettre un peu plus en lumière le football féminin. Quel est ton avis sur l’évolution du football féminin ces dernières années, notamment en termes de visibilité auprès du grand public ?

 

HF : Il y a quelques années, 5/10 ans je dirais, il a énormément progressé, sur tous les plans : sportifs, marketing etc. C’était un grand bond en avant. Maintenant, si on regarde depuis la Coupe du monde 2019, ça a chuté, clairement…
Quand tu vois ce qui se passe à côté, en Angleterre, en Espagne, où ça évolue très bien, en France, on prend du retard. Dans certains clubs étrangers, les tribunes sont pleines pour le football féminin.

Ca s’explique certainement par la culture. Dans d’autres pays européens, la culture foot est beaucoup plus développée. Il y a du monde dans les tribunes, même dans les plus petits championnats. Quand on regarde en France, même en Ligue 2, c’est très calme. 

En tant que joueuse de football engagée, comment vois-tu le rôle du sport dans la sensibilisation et la protection de l’environnement ?

HF : Le sport a une place essentielle ! Enfant, adolescent ou adulte, énormément de personnes s’inscrivent tôt ou tard dans un club de sport. Un club c’est un vrai lieu d’éducation !
Dans les petits tournois à Dijon par exemple, on a fait plusieurs actions de sensibilisation à la cause environnementale. Derrière, tu noues des relations avec les parents, avec les clubs et le message se propage. Les enfants souvent parlent à leurs parents de ce qu’ils ont appris. 

Et puis le sport, et le football notamment, ça regroupe tous types de personnes, de tous les horizons, tous les milieux sociaux. C’est quelque chose d’unique pour transmettre des messages.

 

Tu es régulièrement aux côtés des équipes de l’association, notamment dans l’animation de stand #TousEcoSupporters. Peux-tu nous en dire plus sur ton engagement au quotidien, pour l’association mais de manière générale sur la cause environnementale ? 

 

HF : De mon côté, j’essaye de réduire au maximum tout ce qui est plastique. Bien sûr, je fais le tri chez moi, j’essaye de réduire mes déchets. J’apprends aussi beaucoup via mon frère, qui est ingénieur dans les énergies renouvelables. Je fais en sorte de réduire ma consommation d’eau et surtout mes déplacements.

 

On a l’impression que l’écologie a légèrement reculé dans les débats de société. Paradoxalement, on enchaîne des records de températures depuis plusieurs mois. Le football, comme tout sport d'extérieur, est déjà touché et le sera encore plus dans le futur. Est-ce un sujet parfois discuté dans un vestiaire ou pas du tout ? Globalement, comment les mentalités évoluent-elles ?

 

HF : Honnêtement non, le sujet n’est pas discuté. Ce qui est triste, c’est que même avec différentes nationalités ça ne change pas spécialement. On pourrait croire que les consciences sont développées dans certains pays mais je ne l’ai pas ressenti. C’est parfois un peu frustrant quand toi, à ton échelle, tu essayes de faire le maximum et que tu te rends compte que le sujet n’est pas pris en considération.

On sent quand même que chez les jeunes générations, c’est un peu différent. Chez les plus jeunes françaises par exemple, certaines arrivent plus au fait que moi à l’époque.

 

Comment est arrivée cette conscience écologique chez toi ? Quel est l’origine de ton engagement ? 

 

HF : Comme je le disais, mon frère nous a beaucoup sensibilisés dans la famille. C’est là que ça a commencé on va dire. Ensuite, c’est beaucoup lié à Grégoire Amiot, qui était ambassadeur pour Football Ecologie France et cherchait des joueurs et joueuses prêts à s’engager. Je connaissais Grégoire de nos passages respectifs à Reims. Il m’a présenté l’association, le sujet me parlait et j’ai accepté de rejoindre l’équipe d’ambassadeurs… Sans trop savoir dans quoi je me lançais au début !

Selon toi, comment faire bouger les lignes ? Et notamment, comment permettre d’augmenter la prise de conscience chez les joueurs et joueuses de l’urgence d’agir, pour l’avenir du football ?

 

HF : Il y a des exceptions, mais globalement, la majorité des footballeurs et footballeuses sont déconnectés de la vie normale d’un français moyen. 

Pour moi, je pense que ça passera surtout par la sensibilisation des plus jeunes, avant que cette déconnexion arrive. Au niveau du club, il faut prendre les filles et les garçons, dès le plus jeune âge et leurs montrer des chiffres, des vidéos, des images impactantes. Je pense que c’est comme ça qu’on peut déclencher un changement dans l’esprit d’une personne, via des éléments marquants qui peuvent changer une mentalité. 

Je pense que ça passe aussi par expliquer aux gens des gestes accessibles à toutes et à tous. C’est déjà fait depuis un moment via différentes politiques, mais il faut continuer d’en parler, que certains gestes deviennent naturels. 

 

15 millions de personnes sont attendues en France pour les JOP cet été et nous avons pour objectif, avec Football Écologie France, de sensibiliser un maximum de ces spectateurs grâce à notre stand #TousEcoSupporters. Comment faire pour qu’un événement de ce type puisse avoir un impact et un héritage en matière d’écologie ? 

 

HF : Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire, dans les stades mais aussi hors des stades. Les Jeux Olympiques, c’est un événement tellement majeur, avec des nations différentes, des cultures différentes et forcément une éducation différente. Déjà, niveau communication il y a des messages à diffuser. C’est une période où il y a des écrans géants partout, dans les stades mais aussi en dehors. Tout le monde regarde un écran pour suivre les différentes épreuves et il faut aussi s’en servir pour faire évoluer les mentalités. 

Les événements majeurs comme celui-ci, c’est tous les 3, 4 ans. C’est quantifiable, on peut comparer par la suite. Il faut noter que ça évolue mine de rien, c’est pas parfait mais il y a du mieux, il faut le voir aussi. Que ce soit en positif ou en négatif, il y a toujours des choses à garder et dont on peut se servir pour la suite, comme exemple ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

 

A titre personnel, quelles sont tes ambitions sportives pour l’année à venir, qui plus est, dans un nouveau club ? 

 

HF : Mon arrivée à Guingamp est toute fraîche et répond à plusieurs critères. Je suis venue ici pour prendre du plaisir et continuer de progresser. 

L’En Avant Guingamp est un club historique dans le football féminin et le but sera de se maintenir, comme chaque année, le plus tôt possible. 

 

J’avais aussi envie de sortir de ma zone de confort et découvrir un nouvel endroit. Pour l’instant, je m’acclimate bien, je découvre la région qui est vraiment sympa, avec la mer à proximité. Je prends mes marques, je découvre le club, la ville et je cherche petit à petit mes nouvelles habitudes. 




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